Le parc est aujourd’hui un espace naturel préservé. Mais au temps des moines c’est un domaine agricole prospère, avec des aménagements hydrauliques, encore visibles aujourd’hui. L’onde qui parcourt la surface des étangs, le vent dans les arbres bruissent des souvenirs évanouis de cette vie cistercienne qui a, six siècles durant, animé le lieu et modelé le paysage.
Les principes de conception et d’organisation des ensembles monastiques cisterciens imposent une discipline d’aménagement dépouillé où l’ordonnance régulière des volumes s’accompagne de contrastes rythmés de lumière et d’ombre. En outre, l’eau constitue l’élément majeur du fonctionnement de l’abbaye et elle est traitée avec art. Aujourd’hui encore, elle jaillit abondamment au milieu d’une vasque centrale avant de s’apaiser dans les douves. Plus loin, grâce à sa sobriété et à son horizontalité, un étang met en valeur la verticalité des arbres et harmonise les scènes paysagères qui l’entourent.
Néanmoins, la nature a pris le contre-pied de l’art des jardins et la réconciliation est devenue difficile. Ainsi est née une œuvre paysagère très riche, où la biodiversité végétale et animale s’exprime en présence de l’eau dans l’étang et les douves.